Quoi de mieux pour progresser que de pouvoir capter toutes les subtiles modulations que l’on produit au didgeridoo ? Avec un enregistreur, ça devient possible et ce, assez facilement ! De plus, on trouve maintenant des enregistreurs numériques compacts (fonctionnants sur piles) pour un très bon rapport qualité/prix. Vous disposez alors d’un studio portable directement dans votre sac à dos, génial non ?!
Digne remplaçant des Minidisc, cet outil est devenu pour moi un excellent moyen de progresser au didgeridoo. Leurs avantages se résument en trois critères : simplicité, complet et nomade !
Le ZOOM H4n : un enregistreur polyvalent
Tout d’abord, parlons du choix de l’enregistreur ! Personnellement, j’ai opté pour le Zoom H4n, un modèle multi-pistes avec deux micros intégrés, et sur lequel on peut ajouter deux micros externes. Bien sûr, d’autres modèles de qualité existent mais Zoom étant une référence sur le marché, il m’a convaincu. Il est d’ailleurs massivement utilisé dans le monde du son portatif (journalisme, musicien…).
Si jamais vous souhaitez en savoir plus sur le Zoom H4n, voilà une vidéo qui vous présentera son fonctionnement :
Avant d’aborder les trois situations dans lesquelles je l’utilise, je voulais vous partager mon set-up qui corresponds à mes besoins.
Un micro et un casque pour améliorer l’enregistrement de votre didgeridoo
Je vous conseille deux autres outils pour adapter le Zoom à l’enregistrement de votre didgeridoo :
- Indispensable : un retour sonore via un casque audio (des écouteurs peuvent suffire pour débuter). J’ai opté pour une version « batteur », hermétique aux sons externes pour améliorer l’écoute. Je dispose du Beyerdynamic DT 770M, un classique des studios que m’avait conseillé Dubravko Lapaine.
- Recommandé : un micro externe. Même si le Zoom H4n est doté de micros stéréo intégrés (qui suffiront à beaucoup d’entre vous), j’ai pour ma part acheté un micro externe que je positionne avec un câble en sortie de cloche afin de garder le zoom à mes côtés. Pour le micro, j’utilise l’AKG 535 qui est polyvalent et convient bien au didgeridoo.
L’AKG C535 à gauche, le casque DT-770 pro au centre et un câble XLR à gauche.
Dans cette configuration, il ne vous reste qu’à suivre les étapes suivantes :
- Tout d’abord, branchez le casque sur le zoom.
- Ensuite, branchez le micro en utilisant un câble de deux à trois mètres (type XLR ou jack).
- Placez le micro à la sortie du didgeridoo (lire aussi : Où trouver un trépied pour votre didgeridoo et comment le personnaliser).
- Gardez le Zoom à côté de vous pour disposer de tous les réglages sous la main
Vous êtes maintenant prêt pour laisser la magie apparaître et expérimenter mes trois usages phares du Zoom H4n avec un didgeridoo !
1. Entendre toutes les subtilités sonores de mon didgeridoo
Quand j’ai commencé à jouer, je vivais en appartement… Et malheureusement je ne pouvais pas jouer chez moi à cause du voisinage ! J’allais donc souffler en extérieur, dans les bois.
Si vous avez déjà joué dehors, vous avez du rapidement vous rendre compte que l’on a du mal à s’entendre. Le son semble se « perdre », La cloche est distante des oreilles et il est alors compliqué d’appréhender les variations de son que l’on réalise (surtout au début !).
Bien sûr, ce point est moins problématique en intérieur. Car alors, la solution la plus naturelle pour bénéficier d’un retour de son confortable, est de placer la cloche du didgeridoo face à un angle de mur, dans un réceptacle recourbé ou encore dans une petite pièce close (type salle de bain…).
Mais grâce à mon enregistreur, que ce soit en intérieur ou extérieur, je peux entendre distinctement toutes les variations que je produis. Ce confort d’écoute m’a ainsi permis de faire des liens entre les modulations techniques et leur rendu musical.
Le branchement du casque et du micro sur l’enregistreur numérique
2. Ne plus jamais oublier un rythme de didgeridoo
Je ne sais pas vous mais j’aime faire de longues sessions de jeu durant desquelles je lâche prise, cela me permets d’explorer les possibilités de cet instrument qui se prête parfaitement à cet exercice. Grâce à ces temps d’exploration, je découvre régulièrement de nouveaux sons ou des rythmes à approfondir !
À mes débuts, j’ai cherché un moyen pour me souvenir de ces rythmes d’une cession à une autre. J’ai tout d’abord essayé de les retranscrire par écrit (onomatopée, beatbox, mesures…). Mais en me relisant, j’avais souvent du mal à retrouver l’idée initiale (l’écriture du didgeridoo pourrait d’ailleurs mériter un article à part entière !).
Puis, j’ai commencé à utiliser le zoom lors de mes pratiques pour m’enregistrer. Et aujourd’hui encore, lors de mes répétitions, j’enregistre et j’archive des phases courtes de 30 secondes à 2 minutes. À la réécoute, elles me servent pour approfondir et faire évoluer mon jeu, mais aussi de sources d’inspiration pour mes compositions.
En pleine cession avec mon Zoom !
3. S’enregistrer en multi-pistes avec d’autres musiciens
Jusque’à maintenant, je vous ai parlé des moments où je jouais seul. Mais un autre point positif du H4N, c’est son aspect multi-pistes ! Derrière ce terme se cache la possibilité de pouvoir écouter au casque jusqu’à trois pistes différentes tout en jouant et en enregistrant en simultané sur la quatrième !
Ainsi, quand nous ne pouvons pas nous retrouver pour répéter avec Pranavibes ou UCDidgs, je peux simuler une répétition à plusieurs. Pour se faire, j’intègre dans l’enregistreur la partie guitare d’Antoine ou le didgeridoo de Julien pour jouer par-dessus. Cette fonction m’a été très pratique pour affiner et transmettre mes compositions aux autres membres du groupe. Elle m’a permis aussi de répéter à distance durant la pause midi au boulot au milieu des bois ou d’autres endroits improbables !
Vous connaissez maintenant ma façon de travailler au didgeridoo grâce à mon enregistreur. Ce dernier est pour moi tout aussi indispensable que le métronome pour structurer mes sessions musicales. Je serais curieux de savoir si vous enregistrez aussi vos cessions ?! Partagez en commentaire votre expérience ou posez vos questions ! Je serai ravi d’y répondre !
Coucou Adrien, merci pour ce partage, c’est très intéressant et ça donne envie. Sais-tu nous partager peut-être un deuxième volet à ton article comment tu intègres les sons des autres musiciens et si tu fais des exports sur ton ordinateur? j’aimerais en savoir un peu plus sur l’import/export de cet appareil. merci d’avance
Bonjour Olivier, je te remercie pour ton message. Pour compléter cette partie : avec un câble USB le zoom se transforme soit en disque dur externe soit en carte son.
En mode disque dur, il suffit de copier et coller des fichiers sons dont tu disposes par ailleurs dans le zoom. Très simple alors de les écouter en parallèle de ton enregistrement. De la même manière, quand tu t’es enregistré via le zoom, les fichiers sont présents dans les répertoires du zoom, il suffit alors de les copier coller pour les stocker ensuite sur ton PC.
En mode carte son, le zoom peut être utilisé comme carte son pour faire des enregistrement sur le PC via des logiciels de musique (live, cubase, audacity …). Un autre usage plus avancé dont je me suis pas mal servi pour débuter dans enregistrement et mixage.