petit animal qui joue de la trompette

7 points de réflexion pour faire tourner votre projet musical

La réflexion personnelle que je vous livre ici a été étayée durant de longs trajets en voiture, mais aussi pendant les pauses des répètes, ou encore lors d’échanges avec des ami.e.s musicien.ne.s… De toutes ces réflexions, il me semble qu’il peut exister sept paramètres qui peuvent nous permettre d’estimer les aspects solides (ou fragiles) d’un projet musical à vocation professionnel (ou du moins qui souhaite trouver quelques dates de concert).

Que l’on soit bien clair : on ne parle pas ici du « pourquoi faisons-nous de la musique ? » ou encore du « feu intérieur qui nous anime », non rien de tout cela. Le but de cet article est d’échanger sur les conditions qui permettent à un projet musical de trouver le chemin de la scène.

Quel est l’intérêt de se poser ces questions ?

Il y a plusieurs raisons à se poser de telles questions. Par exemple, quand votre projet ne vous semble pas être reconnu à sa juste valeur et que vous ne tournez pas malgré tous vos efforts, vous aurez peut-être le choix entre :

  • « Je suis un.e raté.e, je n’arrive jamais à rien… »
  • « De toutes façons, les programmateurs et le publics n’y comprennent rien et n’écoutent que de la m***de »
  • … Ou bien vous vous posez et vous commencez à réfléchir aux points faibles de votre projet… mais aussi aux points forts !

Ces questions peuvent aussi vous aider au moment de la création de votre projet musical. Réfléchir en amont peut vous permettre de réunir les ingrédients nécessaire à la réussite de votre projet mais vous ferons aussi gagner beaucoup de temps.

Je précise que tous les points abordés mériteraient des livres de réflexion, et je prends ici le risque de paraitre peut-être légèrement caricatural. Mon but n’étant pas de créer « la théorie parfaite du projet qui veut trouver des dates » mais bien de partager avec vous sept points de vigilance dans le but de vous aider à avancer, structurer et penser (ou repenser) votre projet… Mais aussi dans le but d’encourager des échanges et d’enrichir une réflexion commune !

Les 7 critères pour la réussite de votre projet musical

1. LE CONCEPT

Un groupe qui a une idée marquante ou un concept « clairement identifiable » se démarque, reste dans les esprits, attire l’attention… Par exemple, « les violons du monde » (groupe qui réuni trois virtuoses du violon traditionnel) ou bien une fusion improbable « Electro-classique », ou encore un mélange de genre qui définit l’identité musicale… Ou je-ne-sais-quoi qui attire l’attention, suscite l’interrogation, donne envie d’en savoir plus. Nul doute qu’avec le didgeridoo, nous avons déjà une piste intéressante !

Le groupe « Plume » dans lequel je joue : mélange de rhu (violon traditionnel chinois), guitare, accordéon, guimbarde et des ponctuations de didgeridoo (pas dans ce morceau mais vous avez l’idée). 😉

2. LA TECHNIQUE MUSICALE

Forcément quand un.e musicien.ne maitrise son instrument, il y a plus de chance qu’il ou elle, puisse s’exprimer pour servir le propos. La technique n’est rien d’autres que du vocabulaire, donc à mon sens, il est bon d’avoir un minimum d’aisance avec celle-ci.
Ceci étant la  « superformance » n’est pas non plus indispensable et on ne parle pas ici d’être un virtuose de son instrument mais bien d’avoir un bagage technique suffisant pour servir la musique. Un élément somme toute logique mais essentiel. Et pour ce point, vous avez de quoi bosser avec Wakademy et les cours de Gauthier ! 🤗

3. LA COMMUNICATION

J’englobe ici tout ce qui se « montre », donne envie aux programmateurs de vous inviter, au public de venir vous voir. Je parle donc ici de deux types de communications :

  • Entre les concert. C’est à dire tous les moments où vous ne jouez pas. Il faut donc penser à communiquer avec votre public (ou futur public) grâce aux outils de communication bien connus comme : un site bien conçu, des vidéos pro, un bon réseau (sous-entendu un public qui vous suis et vous soutiens)… Bref, vous l’aurez compris cette partie est un incontournable.
  • Pendant les concerts. Cet aspect est malheureusement souvent négligé et me semble pourtant tout autant essentiel. Une fois sur scène, communiquez avec le public, invitez-les dans votre univers, tâchez de les emmener avec vous. Cela peut prendre plusieurs formes comme par exemple : parler avec le public (tout simplement !), mettre en place une scénographie qui sert le projet…

4. LA SINCÉRITÉ (ÉMOTIONS ET VALEURS)

Je réuni dans le terme sincérité, les émotions que vous souhaitez partager et les valeurs que vous souhaitez défendre. Quand je parle de véhiculer des émotions, j’entends par là le fait d’avoir son propre univers, mais aussi son style qui découle d’une identité musicale forte (choix des instruments, du mixage globale…).

Le tout étant au service des valeurs que vous souhaitez défendre. Car vos valeurs sont les fondations de votre projet, le « pourquoi » de votre musique. Un élément essentiel mais qui ni pas si évident que ça à définir !

En d’autres termes, on parle ici d’une sincérité et d’une cohérence qui parle à votre public mais aussi aux musicien.ne.s qui jouent avec vous. Car si chaque musicien.ne.s se retrouve dans une démarche sincère, et se laisse porter par une émotion commune, cette symbiose se communiquera sans aucun doute dans le ressentie globale du groupe.

Par exemple, le groupe « La p’tite fumée » a, que l’on aime ou non, cette cohésion commune. On sent que les gars s’éclatent ! Et cette énergie est un excellent vecteur de communication !

« La Petite Fumée » et leur bonne humeur communicative. On a l’impression d’être en week-end avec eux !

À l’inverse, ce sont précisément ces éléments qui peuvent être altérés quand un groupe n’est créé que pour tourner ou faire des dates… On a alors bien trop souvent une proposition trop souvent lisse et fade.

Car attention, l’émotion ne se décide pas, ça vient de l’intérieur et ça s’entretient avec sincérité !

5. LA MAITRISE DE VOTRE BUDGET

Ça joue aussi… et même beaucoup. Un groupe trop cher (ou pas assez cher !) peut avoir du mal à tourner. Imaginez un (ou une) programmateur qui doit choisir entre un groupe avec six musicien.ne.s et un trio deux fois moins cher !
À moins que le groupe de six personnes soit (très) réputés, ou que leur proposition musicale apporte une (grosse !) plus-value… Son choix sera rapidement fait.

Car bien souvent les budgets sont limités et la budgétisation de votre projet est alors un élément à ne pas négliger. Mais méfiez-vous : un groupe pas assez cher manquera potentiellement de crédibilité et tombera souvent dans un réseau qui paye peu (ou pas !)… Alors oui, vous tournerez. Mais en gagnant (très) peu. Et ça, ça risque de rapidement vous fatiguer.

6. LA DISPONIBILITÉ, L’ADAPTIBILITÉ, LA FIABILITÉ

Forcement, si vous n’êtes pas disponible (que ce soit pour communiquer avec les programmateurs ou tout simplement pour jouer), le projet ne tourne pas. Ça parait simpliste mais assurez-vous de libérer suffisamment de temps pour votre projet. Et je ne parle pas ici seulement des répétitions !

Un projet ça prends du temps. Entre les compositions, l’enregistrement, la communication, la recherche de date, les échanges avec les programmateurs… Bref, vous aller devoir être multi-tâches et vous organiser pour être efficaces !

D’ailleurs pour une efficacité ultime, vous aurez aussi besoin d’une bonne dose d’adaptabilité (vive les imprévus !) et de fiabilité (les organisateurs d’évènements doivent savoir qu’ils peuvent compter sur vous).

7. LA PERSÉVÉRANCE (VS LE FACTEUR CHANCE)

Nous l’avons tous connu dans nos vies : rencontrer la bonne personne au bon moment peut ouvrir des portes inattendues. Ainsi une rencontre fortuite vous permettra peut-être de trouver une date intéressante ou de vous ouvrir à un nouveau réseau. Nul doute que sur le court terme cela peut vous aider.

Ceci étant dit, à mon avis sur le long terme, la chance prend de moins en moins d’importance. Et ce sera alors surtout votre persévérance qui finira par payer. En effet, un projet musical est un projet de longue haleine, qui va certainement vous demander des années d’investissement personnel.

La persévérance, alliée à des remises en question, deviendra sans aucun doute un des piliers de votre réussite. Quand je parle de réussite, j’entends par là le fait d’atteindre votre objectif, comme par exemple jouer deux dates payées par mois.

On imagine facilement la persévérance de Guilhem Desq pour ré-inventer la vielle à roue à ce point !

Tout est question d’équilibre

De mon point de vue, il y a un équilibre à trouver entre ces sept points de réflexion. Ainsi si une personne excelle dans un ou plusieurs critères, comme par exemple un virtuose qui maitrise le critère « technique musicale » , ou qui a une idée musicale géniale (critère « concept/émotion »), sera peut-être moins efficace sur d’autres aspects.

Cependant, si votre projet bât de l’aile ou ne tourne pas comme voulu c’est que l’équilibre n’est pas, à mon sens, trouvé parmi les différents critères. Dans ce cas de figure, ce sera surtout les « points faibles » qui mériteront d’être travaillés.

Cependant, j’attire votre attention sur un élément important : à vouloir appliquer des recettes toutes faites. Le risque est grande de vous retrouver comme pléthore de groupes qui font la même chose pour que « ça marche ». C’est typiquement le projet dont je parlais dans le point n°4 (sincérité) : un projet pensé par un producteur ou une productrice pour faire de l’argent qui peut vite manquer de saveur !

C’est pourquoi la sincérité reste le point le plus important, les fondations de votre démarche. Tout le challenge va donc être de garder son âme, garder le feu, ne pas perdre de vue le « pourquoi » de notre projet (et c’est arrivé à beaucoup…) tout en le réfléchissant aussi avec des critères très cartésiens (budget, communication, niveau technique, concept…).

Bien souvent, vivre de sa musique, ça n’est pas seulement jouer de la musique

Au delà du niveau technique, vivre de sa musique c’est un état d’esprit, et avoir un minimum l’esprit d’entreprenariat. Mis à part quelques musicien.ne.s virtuoses, ou un concept génial, qui auront la possibilité de tourner sans s’occuper d’autres choses que la musique, un groupe et ses membres (réparti par compétence/affinités) doit aller au charbon sur tous les fronts autres que la musique (administratif/booking/communication/organisation) pour que la machine se mette en route.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’existe les tourneurs et les producteurs : ils viennent compléter les compétences des musicien.ne.s… Mais ils ou elles s’intéressent bien souvent à un projet quand il commence à tourner… Et la boucle est bouclée !

Nous touchons ici une différence fondamentale entre un.e musicien.ne « amateurs » et professionnelles :

  • Le premier a fait le choix de dissocier ses revenus financiers à sa pratique musicale. Il préfèrera ainsi accorder son temps libre à la pratique instrumentale (parfois à un très haut niveau, amateur ne veut pas dire « musicien moyen »).
  • Le second a fait le choix d’associer ses revenus à sa pratique musicale. Ce qui sous-entends, comme nous l’avons vu, d’accepter d’accomplir parfois des tâches souvent jugées comme contraignantes pour gagner sa vie avec la musique.

Ainsi, nombreux sont les musicien.ne.s qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas devenir professionnel, non pas par manque de techniques, mais simplement car ils n’ont pas envie d’endosser les contraintes souvent inhérentes à ce métier (parce que cela ne correspond pas à leur personnalité ou qu’ils ont peur d’y perdre leur amour de la musique). Et il n’y a évidemment aucun mal à ça !
En revanche, là où il peut y avoir découragement, c’est quand une personne souhaite devenir musicien.ne professionnel.le mais qu’elle oublie de se poser quelques questions sur son projet !

Conclusion : suivez votre propre chemin musical

Pour conclure, le plus important à mon avis c’est déjà que votre projet vous plaise musicalement ! Puis ensuite, si vous en ressentez le besoin, vous pourrez chercher la reconnaissance des gens qui comptent vraiment pour vous. Et enfin, si le projet « tourne » ou pas, cela dépends de vos objectifs et de vos envies, mais ça n’est pas non plus une fin en soi ! Bref, à chacun.ne de trouver son chemin vers le bonheur.
Et si vous avez des pistes pour compléter cet article, je suis toujours friand d’échanges !

À propos de l'auteur

Jérémie Bonamant

Jérémie Bonamant

Aborigène de Lyon, je commence la musique avec le didgeridoo en utilisant le tuyau d’un aspirateur. Quelques années après, je découvre les bals, les bœufs jusqu’au bout de la nuit, et… l’accordéon diatonique. Je développe ensuite ma gamme de sonorités avec des instruments insolites tels que les guimbardes, schrutibox, ttun-ttun, tubes et autres flutes harmoniques. Pour découvrir des extraits de mes projets musicaux avec entre autres, didgeridoo et guimbarde, c'est par ici !

À vous la parole ! 🎤

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