La gamme des didgeridoos s’étends sur toute une octave, celle-ci allant des notes graves aux notes très aigües. Dans ce contexte, il n’est pas évident pour un débutant de choisir la bonne note pour commencer ! Quand on commence à souffler dans un didgeridoo, il y a souvent deux questions qui reviennent. La première interroge sur quel didgeridoo choisir pour apprendre à jouer et la seconde questionne sur la note de l’instrument. Alors quelle note choisir et comment savoir si elle vous convient ? Pour éclaircir cette fâcheuse question, il nous faut prendre du recul et ainsi comprendre que les didgeridoos se classent en trois grandes familles de notes, chacune d’entre elles ayant ses propres caractéristiques. En avant toute !
Les 3 grandes familles de didgeridoos
Vous le savez certainement maintenant, chaque didgeridoo a sa propre note. Cette unique note donne la vibration de base qui, outre la forme du didgeridoo, façonne une bonne partie de son caractère. Les notes les plus jouées au didgeridoo vont d’un Sol aigu à un La grave.
Pour les situer sur le clavier d’un piano, ce sont ces notes-là :
Trois couleurs, trois familles : En vert : les graves | En bleu : les médiums | En orange (bizarroïde, je vous l’accorde) : les aiguës
Dans ce schéma, vous pouvez observer que le didgeridoo plus grave est un La et le plus aigu un Sol#. Il est bien sûr possible d’étendre cette gamme au-delà de cette fourchette, principalement dans les graves. Dubravko Lapaine a été un de ceux qui ont introduit le didgeridoo grave en jouant des longueurs extrêmes (plus de 3 mètres !). Évidemment, plus vous irez dans les extrêmes plus le didgeridoo demandera de l’habilité pour être convenablement joué. N’allez pas commencer avec un didgeridoo de 3 mètres ! En revanche, pour les aigus au-delà du Sol#, leurs vibrations s’approchent (dangereusement !) d’un son de trompette, ce qui n’est pas des plus réussi pour un didgeridoo.
Ainsi, ce panel de notes peut être classé en trois groupes aux frontières parfois mouvantes : les graves, les médiums et les aiguës. Je vous les présente de suite !
LA – SIb – SI – DO Les didgeridoos graves : chaleureux mais parfois obscurs
Les membres de cette famille sont plutôt tranquilles et peinards. Ils aiment se déplacer lentement à l’image de leurs vibrations qui se répandent tout en douceur. Ce sont des didgeridoos à l’aspect méditatif souvent très marqué. Vous pourrez tout de même jouer avec eux des rythmes rapides, mais il faudra les secouer un peu ! Cependant, de manière générale ils invitent clairement à se poser. Si vous souhaitez développer l’aspect détente du didgeridoo, vous pouvez adopter un membre de cette famille !
Par contre, vous serez rapidement dans les extrêmes avec ce type de bout de bois. Ainsi un instrument qui sonne en La sera difficile à trouver sur le marché du didgeridoo. En effet, plus vous irez dans les graves moins les instruments sont joués. Ceci pour des questions de jouabilité tout d’abord, mais aussi de portabilité. Pour une forme identique, plus un didgeridoo est grave, plus il est long. Ainsi un didgeridoo en La peut facilement atteindre une longueur de deux mètres, ça commence à faire beaucoup pour le transporter en week-end !
Mon dernier didgeridoo en date, un excellent Si de CrookedStixz
Si vous souhaitez un didgeridoo de cette famille, alors préférez un Do pour commencer. En effet, ce sont les moins graves : donc plus courts et plus simples à jouer. Par ailleurs, vous les trouverez assez facilement, car cette note reste courante. Le Do a le gros avantage d’avoir les qualités du grave en gardant une bonne jouabilité. Donc, si vous recherchez avant toute chose de la souplesse et de la rondeur, il y a de fortes chances qu’un Do soit adapté pour vous.
Gardez en tête que, plus vous irez dans les graves plus vous descendrez dans l’aspect terrien et caverneux du didgeridoo. Pour prendre une image plus parlante, c’est comme si vous commenciez par découvrir une petite enclave dans une falaise avec un Do. Puis grâce au Si vous entrez dans une grotte, le La vous fait descendre dans un gouffre et plus vous descendez dans les graves, plus vous progressez dans les méandres de la terre. Autant le dire, un grave poussé à l’extrême peut rapidement devenir glauque et mettre mal à l’aise…
FA – FA# – SOL – SOL# Les didgeridoos aigus : du dynamisme à la nervosité
Ici, nous sommes aux opposés de la famille précédente, nous sommes chez les nerveux ! Ça bouge, ça court, ça saute dans tous les sens, bref, il y a de la vie ! Et il faut une grande maîtrise pour contrôler tout ça, car ils ont vite fait de vous emporter. Pourtant, une fois apprivoisés, leur dynamisme naturel est appréciable. Et ils sont parfaits pour jouer des rythmes et de la vitesse, mais pas que…
Nous pourrions ajouter un La (cette fois-ci aiguë), mais honnêtement, personne ne joue cette note, déjà le Sol# c’est pour faire plaisir à quelques irréductibles ! Avec un La, nous passons vraiment le cap où le bourdon commence à sonner comme une survibration. C’est une technique au didgeridoo qui n’utilise plus le bourdon, mais une note au-dessus, bref ça devient très aigu.
Dans cette famille, vos lèvres vont vibrer rapidement et seront tendues. C’est la règle (qui s’oppose aux graves) à retenir : plus vous irez dans de l’aiguë plus vos lèvres seront tendues. C’est pour cela que les rythmes sont souvent plus simples (au moins au début) à jouer avec cette famille qu’avec celle des graves. Étant donné cette tension, la pression est plus forte facilitant les attaques du jeu et créant ainsi le rythme.
Un de mes premier didgeridoo, un Fa# d’un mètre de long avec un gros diamètre. LE didgeridoo à éviter pour débuter !
Cependant attention ! Car, vous vous en doutez, entre dynamisme et agitation, le pas est très vite franchi. Là où les graves peuvent devenir glauques, les didgeridoos aigus sont fatigants et oppressants si ils ne sont pas maîtrisés. Il faut de la pratique pour jouer ce type d’instrument. Encore une fois, les extrêmes quels qu’ils soient, sont exigeants et demandent de la souplesse pour les graves et des muscles résistants pour les aiguës.
Si vous souhaitez vraiment commencer avec cette famille, alors préférez le moins aigu de tous à savoir le Fa. Cependant, je vous déconseille ce choix. Autant un Do est un choix qui se tient pour commencer, car son côté décontracté s’adapte à la musculature de votre corps, autant un didgeridoo en Fa va solliciter énormément votre souffle et vos muscles. Ce qui sera difficile à gérer au départ. Bon… Je vous dis ça, mais 6 mois après avoir commencé, j’ai acheté un Fa# très dur à jouer (je ne savais pas à l’époque !). Et ça a été pour moi une très bonne école, car j’ai dû apprendre à pincer vraiment mes lèvres et souffler avec puissance ! Bref, suivez mes conseils, mais pas trop quand même. 😉
DO# – RE – Mib – MI Les didgeridoos médium : l’équilibre des deux extrêmes ?
C’est la famille du milieu, celle qui relie les deux extrêmes. Et c’est certainement, disons-le de suite, la plus équilibrée dans son caractère. Ajoutez à cela des didgeridoos souvent d’une taille moyenne de 1m40 environ, une disponibilité chez beaucoup de revendeurs ou de fabricants et vous avez la famille idéale pour apprendre le souffle continu et jouer vos premiers rythmes.
Ils ont l’avantage d’avoir le bon côté des deux autres groupes. Le Do# et le Ré penchent plus sur l’aspect des graves, avec cependant une vibration qui garde une tension confortable. Ces deux notes vous apporteront un caractère relaxant, mais avec une bonne dynamique pour les jours où vous êtes en forme ! Alors que le Mib et Mi auront un peu plus de tension (et donc de rythmes) tout en étant pas trop tendu.
Mon Mi favori, acheté d’occasion pendant ma tournée en Russie
Pour résumer, on pourrait dire qu’un Do# ou un Ré a 2/3 de méditatif et 1/3 de dynamisme, alors qu’un Mi ou un Mib a 2/3 de dynamisme et 1/3 de méditatif. Bon… C’est rapidement résumé, mais l’idée est là.
Tout ça pour dire que pour commencer à souffler ce sont ces notes que je vous recommande. Elles sont polyvalentes et facilement accessibles.
Que souhaitez-vous jouer avec votre didgeridoo?
Vous êtes certainement attiré par un trait de caractère tout particulier du didgeridoo, quelque chose qui vous a touché en l’entendant, parfois c’est le côté relaxant, parfois le rythme, pour d’autres ce sera la connexion avec la nature, quand certains aimeront l’aspect « électro » naturel. Il y en a pour tous les goûts ! C’est bien souvent ce qui nous a touché qui nous pousse à vouloir retrouver cela en jouant l’instrument. Ce que je vous ai présenté dans cet article est un « mini-guide » pour que vous connaissiez les différentes notes et leurs caractéristiques, cependant, et c’est toujours la même chanson : écoutez-vous et choisissez toujours un didgeridoo qui vous inspire ! C’est l’essentiel.
Commander un didgeridoo sur internet sans essayer ?
Bon… Un didgeridoo qui vous inspire oui, mais pas n’importe lequel quand même ! J’ai déjà parlé des didgeridoos pas chers à éviter et sachez que vous n’aurez pas pléthore de choix pour acheter votre premier didgeridoo. À moins d’avoir la chance de rencontrer un fabricant de didgeridoos lors d’un festival, un des seuls choix qu’il vous restera sera de le commander sur internet (je vous conseille d’éviter les magasins de musique qui connaissent souvent très peu le didgeridoo). Tout cela pour dire que vous aurez peu de chances d’essayer votre futur instrument.
Ainsi si vous commandez votre didgeridoo sans l’essayer, je vous conseille vivement de viser la famille du milieu ou un Do. C’est là que vous aurez le moins de risques de vous tromper (lire aussi : quel didgeridoo choisir pour apprendre à jouer ?).
En conclusion
Retenez qu’il existe trois grandes familles. Au risque d’être un peu simpliste : les graves sont lents, les aigus sont rapides et la famille du centre s’équilibre entre ces caractéristiques. Aussi, si vous essayez un didgeridoo et parvenez à le faire sonner alors ne vous posez pas la question de sa note, on s’en fiche ! Rien n’est plus important que la rencontre et tout ce qui en découle ! Enfin, gardez en tête que la note de l’instrument est une chose, mais que son caractère dépend aussi beaucoup de la forme de sa colonne d’air (lire aussi : 4 critères essentiels pour comprendre la psychologie de votre didgeridoo !).
J’espère avoir éclairci quelques points avec vous, posez vos questions en commentaires si vous en avez ! Je me ferais un plaisir d’y répondre.
Je trouve qu’un autre facteur qui peu entrer en jeu, est de regarder qu elle note ce marí facilement avec d autre instrument si vous desirer faire des jam avec d autres instruments… Il est vrai que generalement les musiciens qui vous accompagnerons saurons improviser sur toutes les tonalités… Mais quand meme ils sera souvent pour eux plus facile dímproviser sur une gamme avec peu d’alterations ( # et b) par exemple la gamme de do, re et mi serons plus facile que do# ou re#… Personnelement j’ai un didgeridoo a coulisse je peu donc changr de note, et bien je doit avouer que la note la plus « standart » qui me permet le plus souvent de jouer avec des hangs , et d´ autres didgeridoos , c est le ré …
Merci pour ton commentaire, c’est vrai que je pense souvent qu’en mode solo pour débuter… Mais tu as raison, il faut aussi penser avec les autres musiciens. Merci d’avoir partager ton expérience qui servira sans aucun doutes à d’autres !