Didg to Didg : la compétition au service de la musique ? Pas si sûr…

Depuis 2013, Le Didg to Didg a lieu chaque année. La bonne ambiance y est de mise et ses bénéfices sont nombreux sur la communauté du didgeridoo. Malgré cela, le format compétition de l’évènement engendre des pièges parfois difficiles à éviter… Comme de nombreux joueurs de didgeridoo, j’étais ce week-end à Poitiers pour la troisième édition du Didg to Didg. J’y suis allé en curieux pour me faire un avis sur un évènement dont je n’étais pas forcément convaincu. Bon ! Autant le dire tout de suite, même si j’ai été ravi de revoir certaines têtes (salut les copains :)) ces deux jours ne m’ont pas fait changer d’avis. J’ai écrit cet article pour partager avec vous, mes impressions et recevoir les vôtres. Car, si le Didg to Didg n’est pas ma tasse de WA, le rejeter en bloc serait ignorer les belles qualités qu’il a su apporter au monde du didgeridoo ! Petit tour d’impressions sur deux jours de battles !

Des avantages indéniables pour la communauté du didgeridoo…

Réunir et fédérer la communauté du didgeridoo

Sur terre (oui sur toute la planète terre !), le monde du didgeridoo reste très confidentiel. La France, qui est pourtant un des pays les plus actifs, compte quatre festivals autour de notre cher instrument (lire aussi : Quels festivals de didgeridoo faire cet été ?):

  • Le rêve de l’Aborigène
  • L’arbre qui marche
  • Nomadidge
  • Tribal Elek

Didg to Didg vient donc compléter ce tableau. Comme tout rassemblement de passionnés, il permet de connecter, de réunir et de fédérer beaucoup de joueurs. Là où il devient intéressant, c’est qu’il connecte bien au-delà des frontières françaises. Cette année, c’est 9 nationalités qui étaient représentées. Et le mieux dans tout ça, c’est que ce nombre va croissants au fur et à mesure des éditions. À l’heure où les nations du monde se croisent et se cherchent, on ne peut qu’honorer ce genre d’initiative !

Didg 2 Didg : Quel est le principe ?

C‘est le même fonctionnement que les battles de Beat Box. L’évènement commence tout d’abord par les qualifications. Les 32 joueurs jouent chacun leur tour 3 minutes sur scène. À la fin de l’après-midi, 16 candidats sont retenus pour les 8 ème de finale qui se jouent le lendemain. Commencent alors les battles à proprement parler. Deux joueurs s’affrontent l’un contre l’autre en jouant deux sessions d’1m30 chacun. Le jury vote ensuite en se basant sur des critères comme l’originalité de la prestation ou encore la présence scénique. Un des deux joueurs est retenu pour les quarts de finale, le même principe s’appliquant jusqu’en finale.

Échanger et améliorer les techniques de didgeridoo

Je n’ai pas été aux deux premières éditions de Didg to Didg, mais à en croire la plupart des « habitués » le niveau à réellement augmenté d’année en année. Inutile donc de préciser que Didg to Didg, par son côté compétition, engendre une réelle motivation chez les joueurs à bosser leur instrument. La compétition a donc aussi ses qualités. Et le défi qu’elle propose reste (dans une juste mesure) une saine motivation pour travailler son didgeridoo ! De plus, Didg to Didg permet la rencontre, le beuf et l’échange. Enfin bref, le cocktail parfait pour progresser !

Créer une émulation

Si en 15 ans, la France a connu cette grande vague de progression dans le didgeridoo, c’est grâce à l’émulation engendrée par un certain nombre de facteurs. En 2002, la première édition du rêve de l’Aborigène voyait le jour à Airvault. Un an plus tard, Lyon accueillait le premier rassemblement de joueurs de didgeridoo français, où Lyonnais et Dijonnais se réunissaient à la Croix rousse. Les années suivantes ont vu des stages s’organiser et des associations se former. Didg to Didg s’inscrit parfaitement dans cette évolution et permet à son tour d’alimenter cette motivation autour du didgeridoo européen.

Concert d’Oloji le vendredi soir, merci Othello Ravez pour m’avoir invité pour un chouette duo !

…Mais les pièges sont difficiles à éviter

Une compétition reste une compétition

Cependant, tout n’est pas si rose et j’ai été tout de même interpellé par quelques pièges que pouvait provoquer un tel évènement.
Bien que Didg to didg soit extrêmement convivial (et j’insiste sur le mot « extrêmement » !!), il n’en reste pas moins que c’est une compétition. Il y a donc un vainqueur et des perdants. J’ai pu voir des joueurs déçus de ne pas être qualifiés, déçus d’avoir été éliminé. Il est cependant à noter que les organisateurs font un vrai travail pour expliquer ensuite aux joueurs éliminés pourquoi ils n’ont pas été retenus. Permettant ainsi à chacun d‘apprendre de ses erreurs pour mieux évoluer. Ceci étant, la compétition quoi qu’on en dise, désigne un gagnant et de nombreux perdants.

Le mode battle ferait-il oublier la musique ?

Si l’on traduit le mot « battle », on obtient en français « combat ». Une association musicale un peu rude ! Les mots sont tellement puissants et le terme « combat » est loin d’être anodin. Bon rassurons-nous, les battle sont un moment convivial, mais je ne peux pas dire que j’ai vraiment entendu beaucoup de musique pendant ces échanges. La plupart des joueurs envoyaient de la technique et des rythmiques, mais, à mon sens, peu ont su nourrir la musique. Le didgeridoo est bien trop souvent resté au service de la technique. Dans ce contexte, j’ai beaucoup aimé l’audace de Babu qui a joué traditionnel en 8 ème de finale. Bravo Babu, quel beau clin d’oeil !

Un événement pour les passionnés du didgeridoo

Au-delà de la technique, le véritable piège reste dans le fait de s’adresser à des passionnés de didgeridoo. Entendez que les joueurs de didgeridoo jouent pour les joueurs de didgeridoo. C’est à mon sens, le principal piège. Une communauté, qu’elle soit autour du didgeridoo ou des marmottes grises du Galapagos, apporte de belles qualités comme l’entre aide, l’écoute, la compréhension (à voir quand même pour les marmottes !)… Mais le piège du groupe est que ses membres ne finissent par s’adresser qu’aux membres de leur clan et d’oublier le reste du monde. Alors on joue pour les autres joueurs de didgeridoo en oubliant les 7 milliards d’individus qui sont juste à coté. Je noircis un peu le trait, mais il y a une forme de vérité là dessous…

Finale du Didg 2 Didg 2015 à Grenoble. Joao Vs Tom B !

Quelques conseils pour les joueurs de didgeridoo compétiteurs !

Même si ce genre d’évènement ne me parle pas spécialement, voici quelques conseils pour les compétiteurs qui pourraient s’avérer utiles à toutes celles et ceux qui aimeraient un jour ou l’autre tenter ou retenter leur chance au Didg to Didg !

L’évolution des rythmes

Pendant les qualifications et les battles, nous avions souvent deux configurations :

  • Le joueur jouait son rythme dès le départ, nous savions alors que cela ne changerait quasiment pas jusqu’à la fin.
  • Le joueur commençait doucement puis finissait par lancer son rythme pour le garder aussi jusqu’au bout du morceau.

Dans les deux cas, les surprises manquaient. Si vous êtes dans une compétition, allez jusqu’au bout de cet état d’esprit et surprenez votre public (et votre jury !). Tout le monde aime les surprises. ?

Les transitions à améliorer

Bien que majoritairement les rythmes bougeaient peu, il est tout de même arriver plusieurs fois que des transitions arrivent. Cependant, elles faisaient bien souvent perdre le fil du morceau. Soit parce que le tempo était modifié, soit parce que la structure rythmique était brisée. Il serait donc bon de travailler tout ce qui est break, transition, enchaînement de rythme avec bien sûr, notre meilleur ami : le métronome, encore et toujours (lire aussi : Didgeridoo et métronome : le duo indispensable !).

Mais où sont passées les harmoniques ?

Aux dernières nouvelles, elles sont à Bora-bora en train de se la couler douce ! Plus personne n’en veut donc elles prennent des vacances ? (voir aussi : Êtes-vous prêt à écouter votre didgeridoo ?)
Je pensais qu’avec le temps ces chères harmoniques seraient tout de même un peu plus valorisées. Mais force est de constater que la vitesse (traduisez la maîtrise de la respiration) a largement remporté l’intérêt des joueurs. La beauté des harmoniques et la précision des attaques (c’est-à-dire l’articulation générale du jeu) s’en trouvent lésée. Néanmoins, cela reste cohérent au format compétition. Car tant que l’on cherchera à impressionner avec un didgeridoo la vitesse l’emportera. La poésie, quant à elle, est plus discrète, mais elle apporte finesse et délicatesse qui savent parler aux cœurs.
Amis joueurs, bossez vos harmoniques, la clarté de votre son et devenez des combattants poètes !

En conclusion : Didg 2 Didg, un gentil battle

Encore une fois, mon but n’est pas de casser du sucre sur Didg to Didg et ses participants, mais bien de partager mon point de vue et d’échanger des idées. Aujourd’hui, le monde du didgeridoo est fortement marqué par l’esprit du beatbox. Didg to Didg répond certainement à une attente d’une partie des joueurs. Toutefois, il vrai que j’aurais aimé entendre un Stephen Kent ou un Denra Durr pendant ces battles ! La surprise aurait été belle et audacieuse !
Dans tous les cas, un très grand BRAVO à l’association « Sur 1 Air 2 didg » qui a magnifiquement bien organisé cet évènement. Bravo aussi à Zalem (écouter aussi : Une vie dédiée au didgeridoo avec Zalem Delarbre) pour cette idée qui encourage beaucoup de joueurs. Et félicitation à Tiago Francisquinho pour sa victoire solo, mais aussi à Julien Henneveux et Adrien B. pour leur duo Underground cosmic didgs avec lequel ils ont remporté l’épreuve duo (lire aussi : Déjà 3 générations de joueurs de didgeridoo en France !) !
Et puis finalement, le principal étant que chacun vive sa musique (et sa vie !) dans la sincérité, la simplicité et la générosité du cœur.

Si ce que je dis vous fais réagir et que vous avez des remarques, des idées, des réflexions, partagez-les dans les commentaires ! Cela fera avancer la réflexion générale… Et bien sûr si l’envie vous prend : partagez cet article ! ?

À propos de l'auteur

Gauthier Aubé

Gauthier Aubé

Ami.e.s du didgeridoo bonjour ! Je m'appelle Gauthier Aubé et je suis le fondateur de Wakademy, l'école française du didgeridoo. Si vous vous demandez comment Wakademy peut vous aider à progresser au didgeridoo, je vous invite à visiter cette page. D'ici là, longue vie au souffle ! 💫

À vous la parole ! 🎤

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Nadia
Nadia
7 années il y a

Salut,

Mon avis de fille!
Il est vrai qu’on sent la compet’ (même si c’est dans la bonne ambiance), y’en a qui stress (même de s’inscrire à l’évènement, car on sait qu’on va être jugé sur notre jeu!).

Ma question est plutôt « sur quoi on se base pour juger le jeu d’une personne? ».
Un jeu très énergique, qui pulse, qui va vite passera plus facilement qu’un jeu lent avec harmoniques, vocalises et autres.
ça peut être intéressant de rajouter des rubriques ou « épreuves » en imposant un style, technique ou voir même devoir improviser accompagné d’un autre instrument (percus, guitare, flûte…).
Peut-être que ça permettrait de voir si le / la joueur(euse) de didg s’adapte facilement et est en capacité d’écoute.

Le lot a gagné est un passage sur scène et non pas un didgeridoo (heureusement !), donc le fait qu’il y ait un « gagnant » qui tienne la route est logique (faut assurer après sur scène à Airvault !!!).

Mais ceci n’est que mon avis de fille 😀

Vincent
Vincent
7 années il y a

Salut Gauthier,

Ca fait du bien d’avoir de tes news après toutes ces années.

Dans l’ensemble je suis d’accord avec ton analyse. Je ne pense pas que cet évènement soit « néfaste » au didj traditionnel ou moderne, c’est plus l’esprit convivial qui compte que la victoire.

Du point de vue musical, je n’ai pas pu assister à Didj 2 Didj, mais j’ai vu des vidéos qui confirment mon appréhension…

Tout d’abord le format d’1min30 qui pousse clairement à la surenchère technique au détriment de la musicalité (variation du bourdon, harmoniques, vocalises, clarté du son, progression rythmique etc…).

Ensuite le mélange entre les différents styles de jeux et le manque de représentativité du style traditionnel, qui ne l’oublions pas est à la base de tout.

Je te connais depuis des années, j’ai pu voir ton évolution comme celle du didj en général depuis 20 ans que je pratique (çà me rajeunit pas là…), et je pense que notre génération qui a connu cette évolution peut paraître déconcertée par cette mise en avant de nouvelles techniques. Je pense souvent que les choses les plus simples peuvent aboutir au meilleur résultat. Ca me rappelle la méthode de yidaki de feu Milkay où il expliquait travailler les articulations de base tous les jours avec ou sans yidaki.

Comme pour toi et d’autres joueurs c’est la vibration, le bourdon qui m’attirent, or j’ai l’impression (peut être fausse) qu’une partie s’est perdue à Didj 2 Didj ; mais loin de moi l’idée de jouer au vieux con, genre « c’était mieux avant et gnagnagna… » ce là reste festif et si çà peut faire découvrir et partager dans un bon esprit, alors « longue vie à D2D ! »

Flo del mundo
7 années il y a

Personnellement, j’ai découvert le didg et appris énormément sur ses possibilités grace aux Didg to didg. J’ai participé à la 2 eme éditions que j’ai adoré et je me souviens plus de l’esprit fraternel, que d’une competition… En tous cas peut-être que je me trompe mais je pense que si cela serait une competition d’autre instrment (guitare electrique, piano…) ça serait 100 fois pire… Puisque justement le monde du didg n’etant pas tres grand, les joueurs je pense y vont plus pour se rencontrer que pour la rencontre qui, et c’est tres bien ainsi, ne donne pas de « gros lots » à gagner… Perso je n’aime pas le délire « competition beatbox sponsorise par doritos et autres marques de multinational… » Et là, on en est loin, ce qui est à mon sens t’en mieux!

Après pour le coté competition, avec un gagnant… Bah c est très « occidental » comme systeme, et je dois avouer que un simple festival de didg avec la possibilite à chaque joueur de didg de faire une presentation de leur art, une sorte de grande scène, ouverte à tous les joueurs de didg… me satisferais tous autant, mais apres ça peut-être une idee pour organiser un autre festoche en plus de celui ci…
Faut juste se remonter les manches et c’est parti.

Babu
Babu
7 années il y a

Belle analyse Gauthier et je te rejoins sur bon nombre de points. Je pense que cet événement est avant tout un show.
Je dois dire que le jury a fait preuve d’un bel esprit d’ouverture en ce qui me concerne et le clin d’oeil aux origines de l’instrument c’est aussi eux qui l’ont supporté en m’accordant une place dans les 16 et ça m’a fait plaisir. Il y avait bien sûr beaucoup d’autres joueurs qui méritaient de passer les qualifs.
L’esprit compétition est en effet bien présent et on sent que certains joueurs s’étaient préparés très sérieusement et usent de stratégies. C’est sans aucun doute très formateur pour ceux qui visent à faire de la scène et booster leur jeu.
Le chrono incite je suis d’accord à faire un feu d’artifice plutôt qu’une composition posée.
En tout cas je suis heureux d’y avoir participé au moins une fois.

Yohan
7 années il y a

Après avoir discuté avec plusieurs personnes c’est le même ressenti qui se dégage…
De mon point de vue, quand on participe à une compétition on sait à quoi s’en tenir, donc de ce côté-là, rien à redire.
Mais ce qu’il me semble important de mettre en relief, c’est l’évolution du didgeridoo, ou du moins, les différents styles de jeu… Trad, occidental, et son évolution, le beatbox…
Je me laisse envoûté par le son du didgeridoo, qu’il soit jouer de n’importe quelle façon.
J’ai été touché par le point de vue de plusieurs personnes qui se posaient la question d’ouvrir différentes catégories…

Julien HDV
Julien HDV
7 années il y a

Salut Gauthier!

j’ai beaucoup aimé ton article, mon préféré sur ton blog jusqu’à maintenant 🙂
La description de l’événement est fidèle, les constats également (technique au détriment de la musique parfois, risque d’avoir une communauté tournée vers elle-même) et tes suggestions sont très bonnes aussi (harmoniques, transitions et composition).

Pou ce qui est de la notion de battle je trouve que D2D reste très soft là-dessus si on compare avec les grosses battles de beatbox comme les championnats nationaux, mondiaux ou le « Seven to smoke » par exemple; déjà les jury ont depuis plusieurs années des grilles pour les aider, avec les critères de technique, musicalité, présence scénique ET esprit battle.
On attend vraiment de la part des participant une certaine agressivité, le but étant clairement de se transcender pour les artistes, c’est un prétexte pour aller au delà de ce que l’on fait de mieux seul et c’est quelque chose de très explicite dans la communauté du beatbox, qui comme celle du didge est très « famille » mais dans laquelle on admet sans problème que l’esprit battle que l’on trouve sur scène n’a de sens QUE sur scène.
Je ne peux pas m’empêcher aussi de faire un lien avec ce que l’instrument représente pour ses praticiens, je m’explique:
Une grande partie de la communauté didge voit en l’instrument quelque chose de l’ordre de la joie, ou de la méditation, du rapport à la nature, et même du soin (je connais personne qui soigne les gens avec une trompette ou un piano, du moins pas sous la forme des »massages vibratoires »), et je comprend complètement que la notion de « battle » puisse grincer ou sembler décalé.
Pour d’autres comme moi il s’agit d’un instrument de musique avec une histoire toute particulière bien sur, mais un instrument de musique, point; les battle de didgeridoo je les vois ni plus ni moins comme des opportunités pour s’améliorer les uns les autres, en dépassant la peur de la scène, la peur de soi et celle de l’autre.
C’est une bonne école pour apprendre à clamer haut et fort ce que l’on aime dans le didge, pas de place pour l’hésitation, le doute: ça pousse à affirmer avec force son jeu.

D2D dans le fond, c’est bien sur une volonté de réunir/fédérer une communauté qui ne se voit que trop peu, d’échanger des techniques, mais au-delà j’ai le sentiment qu’une bonne partie des participants vient pour l’instrument lui-même, pour faire évoluer l’instrument et ses possibilités, du moins c’est mon sentiment et j’y voit une allégorie de la vie dans laquelle on ne survie pas sans se battre, sans faire preuve de force; on écrase personne lorsqu’on gagne une manche et je ne me suis jamais senti humilié ou triste de perdre; c’est une joute moderne dont le but est de ressortir meilleur pou les deux parties 🙂

PS: j’ai joué un an sur Bora Bora donc je te confirme que les harmoniques n’y sont plus :p

Colas
Colas
7 années il y a

Gauthier Aubé : des titres provocateurs pour attirer l’audimat ? Pas si sûr…

😀

Taquineries mises à part je suis assez d’accord avec ton analyse : j’avais un peu la même en découvrant l’événement l’année dernière. Mais participer cette année ça m’a fait voir le truc sous un autre angle, à mon avis non perceptible par le public.

Tu parles de déception, de gagner, de perdre… tout ce qu’on gagne ou perd, c’est le « droit » d’envoyer encore quelques vibrations au tour d’après, celui de continuer à participer à la fête côté scène. Ça désigne pas qui est meilleur ou moins bon. Forcément un peu de déception quand on « perd » car la partie s’arrête là, mais bon à part Tiago on a tous perdu si on va par là 😉 Et Tiago a « gagné » un petit bout d’espace-temps pour nous faire vibrer au Rêve !

Ensuite concernant la musicalité je comprends ta déception… je te perçois comme quelqu’un qui cherche l’absolu, t’aurais aimé que cet événement soit représentatif de tout ce qu’on peut faire au didgeridoo. Mais c’est juste pas possible. Déjà à cause du format d’1min30. Ça paraît pas avant de jouer mais c’est énorme comme contrainte. Personnellement je suis plus amateur du didg qui fait voyager que de celui qui fait sauter le public (peut-être parce que je suis le dernier à sauter…) Et là c’était très clairement l’aspect « faire sauter les gens » de la musique qui était mis en avant, récompensé en tout cas, même si cette année le public était assis 😀

Donc oui c’est un aspect très particulier du didg qui est présenté, faut pas voir le truc comme quelque chose d’absolu, le didg dans sa totalité, je pense que ce sera jamais la direction. Parce que poser un vrai voyage sonore en 1min30, je dis pas que c’est pas possible, mais ça me fait pas triper, moins en tout cas que d’envoyer du groove pur pendant 1min30.

Là où je te rejoins à 1000000% c’est que même pour envoyer du gros steak, il faut de la finesse dans le son. Des grosses percus de cochon sans un beau bourdon bien riche, ça me fait pas vibrer non plus. Mais y a de la marge de progression de ce côté et c’est tant mieux.

Faut dire aussi que même si on a eu un beau son sur les didgs, jouer amplifié quand on en a pas l’habitude ça change totalement la donne. J’avais testé ce petit Alex Didg en acoustique avant les battles, au premier match je le prends et branché sur ces grosses enceintes impossible d’atteindre la finesse d’harmonique qui sort pourtant toute seule de ce genre de bâton. Donc on a tendance à déplacer notre jeu vers le bas, vers plus de ventre, vers de la grosse pulsation.

« tant que l’on cherchera à impressionner avec un didgeridoo la vitesse l’emportera. La poésie, quant à elle, est plus discrète »

10⁷ % d’accord et je comprends que ça soit pas ta tasse de thé ! Y a un temps pour tout et faut dire qu’on aime bien faire les bourrins 😀 Reste que, oui hein les harmoniques n’ont jamais tué personne 😉 Mais la poésie a sa place dans d’autres contextes, c’est comme le punk, elle est pas morte !

Allez tu viens jouer l’année prochaine ?

Yoann
7 années il y a

Je suis à 200% d’accord àvec ton article, tu pointes le doigt juste là où il le faut. Je voudrais apporter quelques précisions, puisque toutes les remarques que tu as soulevées, je me les suis faites, déjà lors de la sélection des participants. On peut constater aujourd’hui un très fort impact du beatbox dans l’univers du didgeridoo, à un point qu’il en vient presque à occulter les autres techniques de jeu. J’ai été ravi de recevoir la vidéo de Babu, parce que je déplorais qu’on ne puisse offrir à ce public de joueurs de didgeridoo une approche traditionnelle de cet instrument, tout comme j’ai été déçu de voir que Joe Caudwell ne pouvait pas être présent parmi nous pour nous offrir un jeu sur les harmoniques.
En soit, il serait surement très intéressant de fonctionner par catégories (beatbox, trad, nappe….), mais les frontières à placer entre celles-ci peuvent être très floues.

Cependant, ce que j’espère, c’est que ce que nous avons vu durant ces battles ne reflète pas l’entièreté des joueurs. Par nature, le format battle se prête bien à l’univers beatbox, puisqu’il s’agit, avant tout comme toute compétition, d’une démonstration technique, et on imagine bien moins facilement des battles de nappes.

C’est pour contrebalancer cette démonstration technique que nous avons voulu ouvrir cette année une catégorie « duo », pour que dans cette catégorie, la musicalité, l’écoute, et la construction soient mises en avant, et de ce côté, nous n’avons pas été déçus, ça a encouragé des joueurs à composer ensemble, ce qui nous a offert de très beaux morceaux.

ONUN
Monkey Didg'
7 années il y a

Je suis d’accord avec toi quand tu dis que la beat box l’emporte un peu trop sur la finesse des harmoniques qui ont tendance être laissées de côté.
Pour ce qui est du gagnant et des nombreux perdants, la déception est évidemment présente pour les non qualifiés aux battles mais il n’y a pas de surprises! Quand on participe au Didg to Didg les concurrents s’attendent à être éliminés. De plus, le jury a dû faire des choix très difficiles à chaque étape et quelques fois votaient (presque) au hasard.
Évidemment il faut désigner un gagnant à la fin, mais pour moi dès les quarts de finale (voir les 8èmes avec babu pour le traditionnel) tous les concurrents étaient spécialisés dans leur propre style et méritaient une place en finale. L’idée de « battle » est certes brutale mais reste juste un moyen de dynamiser les échanges.

Quoi qu’il en soit je respect ton avis à 100%, et j’espère que le mien tien la route 🙂

A très bientôt!

Monkey Didg’ de Lyon

Adrien B
7 années il y a

Salut Gauthier, merci pour la mise en perspective de l’évènement dans ton article. Je suis d’accord avec toi sur les avantages et sur les pièges … mais uniquement dans une certaine mesure. Je ne vois pas la compétition, le jeu comme quelque chose de nécessairement négatif, comme perdre d’ailleurs ! L’état d’esprit général et surtout personnel dans lequel on aborde un jeu entre ami y est primordial. Sur la musicalité, elle pourrait être mise bien plus en avant je suis d’accord, mais je pense que ce sera de plus en plus le cas à l’avenir (comme c’est le cas dans le monde du beatbox aujourd’hui). Selon moi, elle exige plus de maîtrise pour être mise en place dans la spontanéité et le stress. Elle est d’ailleurs apparu ponctuellement à la suite de ton départ, tu le verras sur les vidéos .
Et oui, un évènement de passionné. Ce sera toujours je pense le gros du public. Ainsi soit il mais, encore un fois pour faire le parallèle avec la plus longue histoire des battles beatbox, je crois que les curieux et badaud peuvent néanmoins prendre beaucoup de plaisir à suivre cet évènement sous l’angle théâtral et musical.

A titre personnel, je l’ai pris comme un catalyseur, l’occasion de travailler ma musicalité et ma technique sous un angle différent : celle d’un condensé de spectacle. Cela m’a poussé à créer et mettre en forme des idées, cela confronte aux défis de la gestion du stress, de l’improvisation et la spontanéité. Et pendant 2 jours pour les tous participants, gagnants/ perdants, que d’émotions ! Et puis, ce fût également ce qui nous a poussé avec Julien à composer et créer Underground Cosmic Didgs.
Didg to Didg est une des facettes du didgeridoo, le show, le jeu, il en existe bien d’autres en d’autres lieux et circonstances (ethnographie,concert, méditation, thérapie…). Chacune des facettes pouvant contenté tel ou tel trait de personnalité.
Qu’en penses tu ?
Allez que vive Didg to Didg et son état d’esprit actuel.

Baptiste
7 années il y a

Ah ah ô combien je suis d’accord pour les harmoniques! Ayant assisté au D2D à Grenoble, je partage ton analyse, à la différence qu’il me semble avoir entendu pas mal de passages très musicaux lors des battles (je pense à Ronan, et Kid par ex. qui à mon sens avaient par dessus la technique une jolie musicalité et souplesse).

Bref ce que j’en garde c’est un très bon moment conviviale de rigolades et d’échanges, longue vie à cet évènement!

Au plaisir d’en re-causer avec toi le 4 juin!

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